Flash info
Fermeture anticipée du château à 16h30 le 2 et 3 mai 2025
En raison de l'expérience immersive Fida Muris, le château fermera exceptionnellement ses portes à 16h30 le vendredi 2 et le samedi 3 mai 2025.
Le Château
Autour de l’évêque de Meaux, Guillaume Briçonnet*, un certain nombre d’humanistes et d’érudits se rassemblent : Guillaume Farel, François Vatable (figure 1), Jacques Lefèvre d’Étaples ou encore Marguerite d’Angoulême, amie de Jacqueline de Rohan, reine de Navarre et sœur de François 1er. Jacques Lefèvre d’Etaples crée le cénacle de Meaux avec ces érudits. Ils viennent renouveler l’approche théologique et la critique des textes sacrés et s’attaquent à la traduction des textes de la Bible en langue vernaculaire (langue vulgaire), afin de les rendre accessibles au plus grand nombre. Ils révisent les traductions anciennes des textes et proposent de nouveaux commentaires pour ces nouvelles versions.
Le cénacle exerce par ailleurs une grande influence sur les humanistes (le célèbre poète Clément Marot, l’écrivain François Rabelais). Guillaume Briçonnet devient, cette même année, le directeur spirituel de Marguerite de Navarre, la sœur aînée de François Ier, en qui il trouvera une puissante protectrice.
En 1525, l’église catholique parvient à mettre fin aux activités du cénacle de Meaux et provoque la dispersion de ses membres si ce n’est leur disparition. Ainsi en est-il de Jacques Lefèvre d’Etaples qui s’exile à Strasbourg, de Guillaume Farel qui s’installe à Genève ou encore de Clément Marot qui est conduit dans les prisons du Châtelet à Paris.
* Les mots en gras sont expliqués dans le lexique et les noms propres dans l'index des personnes citées.
Jacqueline de Rohan, marquise de Rothelin, adhère à la nouvelle religion après son veuvage, vers 1557, ainsi que d'autres aristocrates comme l’amiral Coligny (Figure 2), Louis de Bourbon, prince de Condé, la duchesse de Ferrare.... Jacqueline de Rohan, mariée à François III d’Orléans-Longueville en 1536, est veuve en 1548, après avoir eu Léonor en 1540 (baptisé à Blandy), Jaques en 1547 et une fille Françoise en 1549. Elle reçoit Blandy en douaire à la mort de son mari et y séjourne avec ses enfants jusqu’à sa mort en 1587. Une fois veuve, elle se convertit au protestantisme, à partir de 1557 et éduque ses enfants dans le protestantisme (Figure 3).
Il est possible qu’elle se soit convertie à la nouvelle religion dans le comté de Neuchâtel, dont elle avait hérité de son mari, au contact du réformateur Guillaume Farel, ancien membre du cénacle de Meaux, et de son disciple Calvin. D’ailleurs, elle correspond avec Théodore de Bèze (figure 3) et avec Calvin à partir de 1558, à qui elle rendit visite à Genève plusieurs fois.
En 1555, Charles Privé, vint se réfugier à Blandy et y devint « le premier chapelain réformé de la marquise » (P. Liénhardt). La marquise ouvre le château aux protestants durant les années 1562-63. Elle passe aussi du temps à Noyers-sur-Serein (Yonne), où elle agit en faveur de la nouvelle religion. Elle y établit notamment un prêche réformé. Son engagement l’a conduit à mener des actions au nom de la communauté protestante : c’est elle qui présenta au roi un mémoire « portant plainte au sujet de l’inexécution de l’édit de pacification ».
A partir de la conversion de la marquise de Rothelin et après la première guerre civile en 1562, le château de Blandy servit de refuge aux protestants. Une lettre de Calvin en 1563 rend compte de l’hospitalité de la marquise.
En août 1572, le château est le théâtre d’un mariage princier protestant. La fille de Jacqueline de Rohan, Françoise, s’était mariée avec Louis 1er de Bourbon, prince de Condé (Figure 3). Celui-ci avait déjà eu un fils, Henri, né d’une première noce avec Eléonore de Roye. A Blandy, Henri épousa Marie de Clèves (personnage distinct de La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette). Cette union réunit la fine fleur de l’aristocratie huguenote, parmi laquelle se trouvent le jeune prince Henri de Navarre, futur Henri IV, ou encore l’amiral de Coligny, la duchesse de Ferrare, Renée de France, fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne.
C’est cette même cour qui, quelques semaines plus tard, est conviée à Paris au mariage de Henri de Navarre avec Marguerite de Valois (la « Reine Margot »), le 18 août. Cette même cour qui périt presque entièrement pendant le massacre dit de la Saint Barthélémy (Figure 5). Jacqueline de Rohan et sa fille Françoise d’Orléans, logées au Louvre, échappent au massacre. Après ces évènements, la marquise de Rothelin restera dans le château de Blandy..
Si Jacqueline de Rohan, marquise de Rothelin, ne s’est mariée qu’une seule fois, elle aura eu à subir pas moins de quatre enterrements ! - Elle meurt en l’an 1587 dans la foi protestante. En sa qualité de dame de Blandy et en vertu du droit seigneurial, la marquise de Rothelin est inhumée dans le chœur de l’église paroissiale Saint Maurice comme une catholique.
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