En principe, tout le monde peut avoir des armes : les nobles sont d’abord concernés, puis les femmes, les artisans, les villes, etc. Nous ne connaissons aucun texte restreignant l’usage des armoiries, en revanche il est interdit d’usurper celles d’un autre.
À partir du XIVème siècle, la composition des armes se charge, on multiplie les quartiers afin de montrer les alliances et les parentés prestigieuses.
Les armes de Guillaume IV sont représentatives de cette tendance. Issu de l’alliance de deux grandes familles : celle de Melun et celle de Tancarville, famille normande proche de la famille ducale dès l’époque de Guillaume le Conquérant. Ses armes sont divisées en quatre quartiers (on dit qu’elles sont écartelées) ; les armes de la famille de Melun sont en haut à gauche et en bas à droite, celles de la famille de Tancarville en haut à droite et en bas à gauche.
Les armes d’une famille sont héréditaires, mais seul l’aîné masculin, le « chef d’armes » peut prendre les mêmes armes que son père, seulement quand celui-ci est mort ; les autres frères doivent modifier leurs armes, c’est ce qu’on appelle la brisure (les filles ont les mêmes que leur pères jusqu’à leur mariage, ensuite elles prennent celles de leur mari).
Cette brisure peut être :
- Une inversion des couleurs du fond et de la (des) figure(s).
- Un ajout ou suppression d’une figure.
Les armes de Jean de Dunois, vicomte de Melun au XVème, en sont la parfaite illustration :
- Les trois fleurs de lys sur fond d’azur sont les armes de la famille royale depuis les années 1370.
- Le père de Jean de Dunois, Louis d’Orléans, était le fils cadet de Charles V : afin de le distinguer de son aîné, son blason est brisé par un lambel d’argent.
- Jean de Dunois étant fils illégitime de Louis d’Orléans, ses armes portent le signe de cette bâtardise qu’est la barre.
Les armes de Jean de Dunois, vicomte de Melun au XVème, en sont la parfaite illustration :